L’agent de développement social
Le métier d’agent de développement social (ADS) à la Caf de la Loire a été créée en 2007. 4 professionnelles exercent cette activité aujourd’hui. Elles sont implantées dans les unités territoriales d’intervention sociale, dans le Gier-Ondaine-Pilat, le Forez , le Roannais et Saint- Etienne.Elles sont rattachées au Pôle d’expertise d’action sociale (PEAS). En effet, leur rôle est transversal au sein de la branche Service aux partenaires.
Les ADS exercent une veille territoriale, accompagnent les partenaires dans des réflexions relatives au développement social territorial (DST) et dans la mise en œuvre de projets à destination des habitants. Les ADS sont spécialistes du Développement social local et s’assurent que les habitants soient impliqués dans des démarches participatives.
Questions à…
Patricia Cucherat (PC) et Laurence Lèbre (LL), agents de développement social sur les territoires du Roannais et du Gier-Ondaine-Pilat.
Quelles sont aujourd’hui les missions d’un ADS ?
LL : L’objectif de notre métier est d’améliorer la qualité de vie des habitants sur leur territoire et de favoriser leur implication dans la vie sociale. Les ADS apportent un appui méthodologique pour la définition des problématiques et pour la construction de nouveaux projets visant à y répondre.
Le concept de développement social peut sembler flou. Concrètement, peut-on lister les aspects sur lesquels la Caf est susceptible d’intervenir, notamment au travers de votre activité ?
PC : Nous pouvons être amenées à intervenir sur tout ce qui touche à la vie sociale . L’enjeu du développement social est le bien-être ou le mieux-être des habitants, cela peut aussi bien passer par l’amélioration de leur lieu de vie que des services qui y sont présents. La réflexion avec les partenaires peut aussi bien déboucher sur l’aménagement d’un espace de rencontre avec quelques bancs que sur la création d’une structure d’accueil ou de loisirs…
Vous évoquez la réflexion avec les partenaires, de quels partenaires s’agit-il ?
LL : En premier lieu, il s’agit des habitants, mais aussi de toutes les institutions, collectivités et associations impliquées sur le territoire. Le partenariat interne avec les autres services de la Caf est également fortement mobilisé.
Quel rôle joue l’ADS dans cette démarche ?
LL : l’ADS est là pour favoriser une vision partagée par l’ensemble des partenaires. Chacun a sa perception du territoire, à travers l’action qu’il y développe .
L’ADS est là pour impulser une dynamique qui permette à tous de construire ensemble des solutions, sous forme de projet à élaborer puis à mettre en oeuvre. Les habitants sont acteurs de cette construction, les partenaires également : partenaires externes, institutions, collectivités, associations… mais aussi responsables de territoires Caf, travailleurs sociaux et conseillers techniques, etc.
PC : Il s’agit de prendre connaissance de ce qui est mis en oeuvre par les collectivités, institutions et associations, de recueillir la parole des habitants et leur ressenti. Ce diagnostic dit « partagé »doit permettre d’identifier les leviers d’amélioration de la vie du territoire.
l’ADS joue un rôle de veille .Son travail dans l’équipe du PEAS alimente sa connaissance des thématiques (enfance- jeunesse parentalité, AVS, logement …), et des territoires. Divers outils sont également à sa disposition. Les données socio-économiques sont une ressource importante. Nous faisons d’ailleurs souvent appel au chargé d’études de la Caf. La revue de presse tenue à la Caf est également source d’information concernant la vie locale.
Est-ce les acteurs qui sollicitent l’ADS, ou l’ADS qui au contraire sollicite les acteurs pour faire naître un projet ?
PC : Les deux situations sont possibles. l’ADS peut être interpellé pour apporter un appui méthodologique, lors de la construction d’un projet avec des partenaires et les habitants. Par ailleurs, l’ADS peut, notamment au travers de sa fonction de veille sociale, avoir identifié une problématique et proposer aux habitants et partenaires, internes et externes, de conduire une réflexion pour élaborer des réponses. Dans les deux cas, il apporte ses compétences méthodologiques à la construction de projet, il accompagne alors la démarche.
Quelles sont selon vous les qualités indispensables pour exercer ce métier ?
PC : Des qualités d’écoute et d’ouverture, de la disponibilité face à la diversité des situations rencontrées, et de la rigueur.
LL : J’ajouterais l’adaptabilité. En effet, le contexte est à chaque fois différent, les habitants, les partenaires, les problématiques… On ne sait pas toujours à quoi la démarche va aboutir, il faut savoir gérer cette incertitude.
Il faut aussi savoir être patient car le rythme d’élaboration des projets dépend, là aussi, du contexte local.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’exercer ce métier ?
PC : Auparavant, j’étais travailleur social dans le domaine du logement. C’était pour moi, l’opportunité de connaître une autre facette du travail social, avec un positionnement différent et pour un public plus large puisqu’il s’agit de l’ensemble des habitants et pas uniquement des familles allocataires.
LL : J’étais moi aussi travailleur social. J’ai suivi une formation « développement social local » et j’ai été séduite par l’approche privilégiant l’intérêt collectif, le lien social, « le mieux vivre » sur un quartier, plutôt que la résolution de problèmes individuels.
Qu’est-ce qui vous donne aujourd’hui le plus de satisfaction dans votre métier ?
PC : Lorsque des habitants qui ne l’avaient jamais fait parviennent à exprimer leur ressenti et leurs attentes !
LL : Quand il y a une forte dynamique et une forte mobilisation de tous les partenaires pour faire avancer un projet et qu’il se concrétise.