Le conseiller technique « Soutien à la parentalité »
Le Comité national de soutien à la parentalité définit celle-ci comme « l’ensemble des façons d’être et de vivre le fait d’être parent, [sous les aspects] matériel, psychologique, moral, culturel, social ».
Trois des conseillers techniques de la Caf de la Loire interviennent sur le champ du soutien à la parentalité. Nous les avons interrogés pour mieux comprendre en quoi consiste leur travail.
Questions à …
Thérèse Delorme, Isabelle Gagnaire et Valérie Masson, conseillers techniques « Soutien à la parentalité » à la Caf de la Loire
Le champ d’intervention « soutien à la parentalité » ne présente pas forcément de frontières évidentes. Comment le définiriez-vous ?
TD : La façon dont les parents éduquent leurs enfants est longtemps restée réservée au domaine privé. Ce n’est que dans les années 90 que les Pouvoirs publics se sont saisis du soutien à la parentalité en tant que problématique de politique publique à part entière. Compte tenu de ses missions, la branche Famille apparaît comme pilote naturel de cette politique. La nécessité de la renforcer est d’ailleurs réaffirmée dans la convention d’objectifs et de gestion signée entre l’Etat et la Cnaf pour la période 2013-2017. Il s’agit, dans un contexte de forte évolution de la société et de la famille, d’accompagner les parents dans leur rôle en valorisant leurs compétences comme fondement du bien-être et de l’éducation de l’enfant.
VM : Si la mise en place de la politique de soutien à la parentalité est relativement récente, depuis toujours, les missions de la branche Famille y ont été liées sans forcément la nommer. En effet, il s’agit d’une thématique très transversale. Nous travaillons d’ailleurs dans la Loire aux côtés de nombreux partenaires : le Conseil départemental, la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), la Mutualité sociale agricole (MSA), l’Education nationale, l’Union départementale des associations familiales (Udaf) et bien d’autres encore…
IG : JPar ailleurs, j’interviens également sur la thématique petite enfance, plus particulièrement sur les aspects de l’accueil, notamment dans le comité technique de la commission départementale de l’accueil du jeune enfant (CDAJE). En termes de transversalité, cette double entrée est intéressante pour permettre à l’équipe une vision élargie sur deux thématiques intimement liées et interdépendantes.
Concrètement, quels sont les moyens de mise en oeuvre de cette politique ?
TD : Dans un domaine où interviennent de nombreux acteurs, les conseillers techniques Caf mènent un travail de tissage et d’animation de réseaux. Les différents partenaires investis sur le champ du soutien à la parentalité peuvent ainsi se rencontrer, échanger sur leurs pratiques et coordonner leurs interventions. Plusieurs dispositifs partenariaux ont été créés au fil du temps et d’autres le seront probablement. Les aides financières Caf permettent de développer des actions de soutien à la parentalité.
Comment définiriez-vous le rôle du conseiller technique « soutien à la parentalité » ?
VM : Le terme d’interface me paraît le plus approprié. En effet, la branche Famille fixe des objectifs quantitatifs et qualitatifs pour des actions qu’elle soutient mais qui sont mises en place par nos partenaires (associations, collectivités). Nous devons faire le lien entre les deux pour que les actions menées contribuent effectivement à atteindre les objectifs et à répondre aux besoins des parents.
TD : Nous veillons, au sein des dispositifs partenariaux, à ce que soient respectées les orientations décidées par la branche Famille et par le conseil d’administration de notre Caf. A partir d’éléments issus de notre travail, nous sommes force de proposition auprès de notre direction, pour des choix d’orientations et d’améliorations des dispositifs..
Comment s’organise votre travail ?
IG : Chacune de nous est référente pour plusieurs dispositifs « Parentalité » qu’elle anime sur le département : le réseau d’écoute d’appui et d’accompagnement des parents (Reaap), les lieux d’accueil enfant-parents (Laep), la médiation familiale, les espaces de rencontre, l’accompagnement à la scolarité (Clas), l’aide au domicile des familles (ADDF). Du fait de la double entrée de mes missions, je suis référente des relais assistants maternels (Ram), lieux d’information « accueil petite enfance ».
TD : En plus d’une connaissance globale de ces dispositifs, nous avons une expertise plus pointue sur ceux dont nous sommes référentes. Notre connaissance de la réglementation et des aides financières versées par la Caf dans le champ de la parentalité, nous permet d’être « personnes ressources » en la matière. Nous aidons les partenaires à s’approprier ces réglementations et les accompagnons dans leurs projets. Nous assurons, en lien avec d’autres services de la Caf, un suivi administratif et financier : instruction des demandes de subventions, suivi des prestations versées par la Caf.
VM : Par ailleurs, en tant que conseiller technique Caf, je suis, en lien avec mes collègues, chargée du suivi de la coordination départementale de soutien à la parentalité (CDSP) mise en place en septembre 2014 dans notre département. Cette instance a pour mission de développer la cohérence et les synergies entre les divers dispositifs de soutien à la parentalité en y associant tous les acteurs.
Avez-vous des souhaits pour l’avenir dans votre activité ?
TD : Pour ma part, j’aimerais que les réseaux se développent encore autour de la question de la parentalité et qu’ils puissent apporter des réponses plus adaptées et plus novatrices car les modes de vies et les préoccupations parentales ont beaucoup évolué ces dernières années.
VM : Il me semble également important d’aller vers plus de transversalité entre les diverses politiques d’action sociale. Le schéma départemental des services aux familles qui devrait voir prochainement le jour permettra un pas de plus vers le rapprochement entre les acteurs du soutien à la parentalité et ceux de l’accueil de la petite enfance, deux thématiques intimement liées.
IG : En tant que conseiller technique investie sur ces deux thématiques, je pense que la transversalité est un atout. D’ailleurs, je participe au développement de mon-enfant.fr, site internet de la Cnaf, qui travaille pour que l’information et les services qu’il met à disposition, actuellement dédiés à l’accueil de la petite enfance, soient étendus au domaine du soutien à la parentalité.
Valérie, vous êtes toute récemment investie sur le champ du soutien à la parentalité, quelles sont vos premières impressions ?
VM : Je vois à quel point il reste à construire et c’est un défi motivant que d’avoir à s’attaquer à une thématique nouvelle qui, touchant à la vie quotidienne et personnelle des parents ne peut utiliser des réponses toutes faites. Nous devons nous appuyer sur les ressources des personnes concernées dans un contexte sociétal en pleine évolution.